LE CANAL

DU PAYS DE LA SOIF À L’ABONDANCE

AVANT 1930

Quelques sources éparses, souvent taries, constituaient au début du XXe siècle la seule ressource pour alimenter en eau les communes du bas canton de St-Vallier. Ces sources, qui émergeaient de terrains peu profonds, étaient polluées par les eaux superficielles.

Tant et si bien qu’un hygiéniste départemental fut envoyé à Cabris le 16 novembre 1910. Son rapport fut accablant : « Saint-Cézaire, bien que dominant la rivière de la Siagne, n’avait, ainsi que les 3 villages voisins de la plaine, qu’un approvisionnement à peine suffisant aux besoins des habitants.[…] La disette oblige les habitants de Cabris à recueillir et à consommer des eaux que partout ailleurs on envoie à l’égout. […] Les eaux de source sont exposées à de continuelles souillures. […] Le Tignet est dans la même disette… Peymeinade est alimenté par un canal à ciel ouvert… »

Il fut alors décidé, grâce à une subvention spéciale de la commission départementale, le transport d’eau potable par charrette puisée au canal du foulon, non loin du siphon de Roquevignon, au-dessus de Grasse. Il fut ainsi distribué avec parcimonie jusqu’à 2000 litres par jour d’une bonne eau saine aux habitants de Cabris.

NAISSANCE D’UN SERVICE PUBLIC

Le 7 septembre 1911, une première délibération est prise par la municipalité de Cabris concernant l’adduction d’eau potable.

Un projet est dressé le 5 décembre 1912, par les ingénieurs des Ponts et Chaussées. Il consistait à dériver l’eau de la Siagne à partir des bassins de la compagnie « Energie Electrique du Littoral Méditerranéen » (E.E.L.M) à St-Cézaire : 3,5 litres à la seconde destinés à la consommation humaine pour les communes de Cabris, Le Tignet, Spéracèdes et Peymeinade. Le décret autorisant les travaux et accordant les crédits parait en 1916. Hélas, la guerre en arrêta l’exécution. Premier obstacle !

En avril 1919, l’Assemblée départementale émet le voeu que soit rapidement établi le projet de canal.

C’est ainsi que le 1er décembre 1920, le Syndicat Intercommunal des Cinq Communes est créé par arrêté préfectoral. Moteur de cette démarche, Michel Belletrud en est élu président.

Face aux exigences d’E.E.L.M. mais également pour fournir une eau d’irrigation dans la perspective du développement des cultures florales sur le canton, l’ancien projet dont les débits sont insuffisants est abandonné et un nouveau tracé voit le jour : l’eau sera dérivée en amont de la Siagne, au niveau des sources de la Pare. Le syndicat achète cette source à la commune de Mons en 1926.

Après des années d’efforts et de tractations, Gaston Doumergue signe le 30 septembre 1928 le Décret de Concession d’Etat autorisant le Syndicat à dériver la quantité d’eau nécessaire à son fonctionnement et à procéder à la construction du canal.

1929-1931: LES TRAVAUX

Sous la maîtrise d’oeuvre de la subdivision grassoise des Ponts et Chaussée, les travaux débutent en mars 1929. Mais les difficultés continuent : la première entreprise en charge de la construction du canal a surestimé ses capacités et ses possibilités financières. Elle fait faillite… Après un nouvel appel d’offre, c’est la société « Eau et Assainissement » qui achève de construire le canal.

Enfin les travaux avancent : les canalisations en fonte se développent sur 14 km (avec 7 tunnels dont un de 1,2 km). Elles sillonent à travers les gorges de la Siagnole avant d’enjamber la rivière de la Siagne puis le canal EDF. Cet ouvrage remarquable, parfaitement intégré dans les sites sauvages et pittoresques traversés, demandera presque 3 années d’effort.

Le 19 juillet 1931, Michel Belletrud, entouré des plus hautes personnalités départementales, procède à l’ouverture de la vanne sur la place des Puits à Cabris et l’eau tant attendue jaillit de la fontaine construite à cet effet.

LE DEVELOPEMENT DU SERVICE

Le service fut géré pendant de nombreuses années par la Section grassoise des Ponts et Chaussées. Le réseau se développe, le nombre d’abonnés s’accroit au fur et à mesure que les habitants s’équipent. La distribution se fait à la jauge par un écoulement continu et permanent.

A partir de 1961, Régis CAPPONI assure la présidence du Syndicat. La gestion de ce dernier connait alors une évolution primordiale avec la création d’un service autonome basé à Peymeinade.

M. Giroud d’Argoud est détaché des Ponts et Chaussées en 1962 et nommé directeur de ce service. Du personnel est recruté directement par le Syndicat.

En 1971, le Syndicat des Cinq Communes fusionne avec le Syndicat de l’Assainissement (créé en 1960) et devient le Syndicat Intercommunal des Cinq Communes pour l’Eau et l’Assainissement (S.I.C.C.E.A.).

DU PAYS DE LA SOIF À L’ABONDANCE

AVANT 1930

Quelques sources éparses, souvent taries, constituaient au début du XXe siècle la seule ressource pour alimenter en eau les communes du bas canton de St-Vallier. Ces sources, qui émergeaient de terrains peu profonds, étaient polluées par les eaux superficielles.

Tant et si bien qu’un hygiéniste départemental fut envoyé à Cabris le 16 novembre 1910. Son rapport fut accablant : « Saint-Cézaire, bien que dominant la rivière de la Siagne, n’avait, ainsi que les 3 villages voisins de la plaine, qu’un approvisionnement à peine suffisant aux besoins des habitants.[…] La disette oblige les habitants de Cabris à recueillir et à consommer des eaux que partout ailleurs on envoie à l’égout. […] Les eaux de source sont exposées à de continuelles souillures. […] Le Tignet est dans la même disette… Peymeinade est alimenté par un canal à ciel ouvert… »

Il fut alors décidé, grâce à une subvention spéciale de la commission départementale, le transport d’eau potable par charrette puisée au canal du foulon, non loin du siphon de Roquevignon, au-dessus de Grasse. Il fut ainsi distribué avec parcimonie jusqu’à 2000 litres par jour d’une bonne eau saine aux habitants de Cabris.

NAISSANCE D’UN SERVICE PUBLIC

Le 7 septembre 1911, une première délibération est prise par la municipalité de Cabris concernant l’adduction d’eau potable.

Un projet est dressé le 5 décembre 1912, par les ingénieurs des Ponts et Chaussées. Il consistait à dériver l’eau de la Siagne à partir des bassins de la compagnie « Energie Electrique du Littoral Méditerranéen » (E.E.L.M) à St-Cézaire : 3,5 litres à la seconde destinés à la consommation humaine pour les communes de Cabris, Le Tignet, Spéracèdes et Peymeinade. Le décret autorisant les travaux et accordant les crédits parait en 1916. Hélas, la guerre en arrêta l’exécution. Premier obstacle !

En avril 1919, l’Assemblée départementale émet le voeu que soit rapidement établi le projet de canal.

C’est ainsi que le 1er décembre 1920, le Syndicat Intercommunal des Cinq Communes est créé par arrêté préfectoral. Moteur de cette démarche, Michel Belletrud en est élu président.

Face aux exigences d’E.E.L.M. mais également pour fournir une eau d’irrigation dans la perspective du développement des cultures florales sur le canton, l’ancien projet dont les débits sont insuffisants est abandonné et un nouveau tracé voit le jour : l’eau sera dérivée en amont de la Siagne, au niveau des sources de la Pare. Le syndicat achète cette source à la commune de Mons en 1926.

Après des années d’efforts et de tractations, Gaston Doumergue signe le 30 septembre 1928 le Décret de Concession d’Etat autorisant le Syndicat à dériver la quantité d’eau nécessaire à son fonctionnement et à procéder à la construction du canal.

1929-1931: LES TRAVAUX

Sous la maîtrise d’oeuvre de la subdivision grassoise des Ponts et Chaussée, les travaux débutent en mars 1929. Mais les difficultés continuent : la première entreprise en charge de la construction du canal a surestimé ses capacités et ses possibilités financières. Elle fait faillite… Après un nouvel appel d’offre, c’est la société « Eau et Assainissement » qui achève de construire le canal.

Enfin les travaux avancent : les canalisations en fonte se développent sur 14 km (avec 7 tunnels dont un de 1,2 km). Elles sillonent à travers les gorges de la Siagnole avant d’enjamber la rivière de la Siagne puis le canal EDF. Cet ouvrage remarquable, parfaitement intégré dans les sites sauvages et pittoresques traversés, demandera presque 3 années d’effort.

Le 19 juillet 1931, Michel Belletrud, entouré des plus hautes personnalités départementales, procède à l’ouverture de la vanne sur la place des Puits à Cabris et l’eau tant attendue jaillit de la fontaine construite à cet effet.

LE DEVELOPEMENT DU SERVICE

Le service fut géré pendant de nombreuses années par la Section grassoise des Ponts et Chaussées. Le réseau se développe, le nombre d’abonnés s’accroit au fur et à mesure que les habitants s’équipent. La distribution se fait à la jauge par un écoulement continu et permanent.

A partir de 1961, Régis CAPPONI assure la présidence du Syndicat. La gestion de ce dernier connait alors une évolution primordiale avec la création d’un service autonome basé à Peymeinade.

M. Giroud d’Argoud est détaché des Ponts et Chaussées en 1962 et nommé directeur de ce service. Du personnel est recruté directement par le Syndicat.

En 1971, le Syndicat des Cinq Communes fusionne avec le Syndicat de l’Assainissement (créé en 1960) et devient le Syndicat Intercommunal des Cinq Communes pour l’Eau et l’Assainissement (S.I.C.C.E.A.).